Appel du snesup allsh, suite à l’AG du 9 décembre

APPEL DU SNESUP – ALLSH

Chers collègues,

Alors que l’Université tente par tous les moyens de maintenir son activité, en particulier en direction des étudiants, qui sont durement affectés par la crise sanitaire, la ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovaion a fait voter, contre l’avis unanime de la communauté scientifique, la loi dite « LPR ».

Cette loi, qui s’inscrit dans la logique de la LRU, dont on a déjà vu les effets néfastes, constitue une attaque sans précédent contre le service public d’enseignement supérieur et de recherche. Elle met en péril les statuts en y multipliant les emplois précaires – au lieu de répondre par des créations de postes à l’accroissement du nombre des étudiants et aux besoins de la recherche contemporaine ; elle prive de leur autonomie intellectuelle et pédagogique les enseignants-chercheurs et les chercheurs, en leur imposant des rémunérations par primes, conditionnées à des tâches supplémentaires étrangères au cœur de leur métier et à leur allégeance à des hiérarchies et des objectifs non scientifiques – au lieu de mettre en place une revalorisation indiciaire indispensable pour redonner un minimum d’attractivité et d’équité aux carrières. Elle détruit les fondements d’une recherche publique libre et sereine, en soumettant son financement à des appels à projets à court terme, éloignés des problématiques pertinentes pour l’avancée de la science.

Deux amendements scélérats, ajoutés sans aucune discussion préalable, aggravent cette loi : l’un permet le contournement de la qualification par le CNU dans le recrutement des professeurs – portant atteinte au caractère national de ce recrutement et à la collégialité garantie par une instance élue. L’autre retire de fait aux étudiants, passibles désormais de poursuites pénales, leur liberté de se rassembler, de se mobiliser et de manifester sur les campus – détruisant un acquis fondamental de 1968.

Cette loi et ses amendements s’inscrivent dans un contexte législatif particulièrement destructeur des droits et des libertés, également menacés par la loi « sécurité globale ». Elle vient s’ajouter à une gestion irresponsable de la crise sanitaire, par un ministère qui refuse aux établissements les moyens, notamment humains, d’assurer le protocole sanitaire qui permettrait aux étudiants de poursuivre leurs études dans des conditions acceptables. La prétendue « continuité pédagogique » qui, reposant sur le tout numérique et au prix d’une surcharge considérable de travail pour les enseignants – sans compter la grande souffrance des personnels précaires –, n’autorise qu’une forme dégradée d’enseignement, accroissant les inégalités.

C’est pourquoi le SNESUP-ALLSH vous invite instamment à rejoindre le mouvement de lutte à l’initiative de l’intersyndicale de la recherche et de l’enseignement supérieur, dans le cadre de la mobilisation

  • pour la non-promulgation de la LPR
  • pour le retrait de la loi de « Sécurité globale »
  • pour la défense de nos libertés académiques
  • pour la réouverture des universités avec les moyens d’assurer une bonne prophylaxie,
  • RASSEMBLEMENT demain 10 décembre à 11 h devant la fac Saint-Charles, à Marseille, avec masque et dans le respect des gestes prophylactiques.
  • ASSEMBLÉE GÉNÉRALE, salle 16