Dans la Lettre Flash de décembre 2020, la CA du Snesup exigeait « que s’organise, dès maintenant et dans des conditions sanitaires sécurisées, le retour des étudiant·es et des enseignant·es dans les murs des universités afin de commencer le second semestre avec une organisation stable, en « présentiel », et mettre fin tant qu’il est encore temps, au « décrochage » massif déjà constaté. Le SNESUP-FSU demande la reprise des cours en « présentiel » dans le respect des prescriptions sanitaires assortie des moyens pour dédoubler les groupes en particulier pour les enseignements de première année. Il demande également du matériel sanitaire, la mise à disposition de tests pour tous les personnels et étudiant·es et la mise en œuvre de travaux nécessaires pour le réaménagement des locaux avec notamment une aération conforme aux mesures sanitaires. L’urgence est à la réouverture des établissements aux étudiant·es et non à la mise en œuvre de réformes néfastes (IUT, formation des enseignant·es, établissements expérimentaux) et d’une loi de programmation de la recherche (LPR) qui semble être le seul sujet d’occupation digne de l’intérêt de notre ministre. Les étudiant·es ne peuvent plus attendre. Les enseignant·es et les chercheur·es doivent retrouver des meilleures conditions de travail. »
Aujourd’hui, l’injonction princière d’Emmanuel Macron (« je veux »), 20% des étudiants en présentiel, relève d’une annonce politique, qui ne tient aucun compte ni de la réalité des campus, ni de la réalité du quotidien des étudiants et étudiantes, ni des nécessités sanitaires, si ce n’est pour dire qu’ « évidemment il y aura des protocoles sanitaires stricts ». Lesquels ? Avec quels moyens ? L’Ėtat délègue aux recteurs et rectrices une annonce politique, qui ne lui coûte rien.
L’Ėtat doit nous donner les moyens d’accueillir correctement les étudiants. Il doit financer le retour des étudiants et étudiantes à l’Université, dans des conditions sanitaires sécurisées (contrôle de la ventilation, mise à disposition d’espaces suffisants, fourniture d’équipements de protection : masques chirurgicaux, masques FFP2 pour tous les personnels et pour les étudiant.e.s vulnérables, gel hydroalcoolique…), campagnes de tests, conditions de restauration décentes, et dans des conditions pédagogiquement et humainement acceptables : cela suppose aujourd’hui, pour satisfaire au dédoublement des cours, et à la surcharge de travail due à la part du distanciel (bien des collègues sont aujourd’hui au bord de la rupture), des recrutements massifs d’enseignants (et pas seulement de tuteurs et tutrices), et une prise en compte de la surcharge de travail dans les services des personnels.
Vous trouverez ci-dessous trois billets extrêmement constructifs de notre camarade Pascal Maillard (Snesup, Strasbourg) sur la nécessité de rouvrir les universités à nos étudiants, tout en étant responsables vis-à-vis des personnels et des étudiants:
https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard/blog/210121/le-distanciel-tue
https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard/blog/240920/ffp2-mon-amour